Vivre avec un LVAD

L'insuffisance cardiaque sévère et l'utilisation d'un LVAD ont un impact significatif dans la vie quotidienne.

Une personne atteinte d'insuffisance cardiaque sévère peut éprouver des symptômes tels que fatigue et une intolérance à l’effort, un essoufflement, le gonflement des pieds, des chevilles, voir des jambes. Ces symptômes peuvent limiter la capacité à faire des activités quotidiennes, comme monter des escaliers ou faire des courses. Cette personne peut également être limitée dans ses activités sociales, car elle peut être fatiguée ou avoir besoin de se reposer fréquemment.

En revanche, une personne avec un LVAD peut avoir une qualité de vie améliorée en réduisant ces symptômes. Elle peut retrouver une certaine liberté de mouvement et l'assistance ventriculaire prolonge la survie.

Plusieurs études ont démontré qu’il y a une nette amélioration de la qualité de vie avec une assistance ventriculaire par rapport à la période précédant l’implantation (sans assistance). Le patient, lui, ressent surtout cette amélioration après un délai de plusieurs semaines, le plus souvent lorsqu’il regagne son domicile et reprend ses activités.

Sur le plan physique
A son retour à domicile, le porteur de LVAD peut être encore fatigué, surtout si son hospitalisation a été longue et compliquée. Cependant, il est nécessaire de continuer les efforts physiques comme recommandés et il doit marcher un peu chaque jour, environ 30 minutes et pouvoir monter un étage sans être essoufflé.
De plus, il doit apprendre à modifier sa façon de réaliser certains gestes du quotidien comme éviter de se pencher trop en avant par exemple. En effet, certaines postures peuvent générer des tractions sur le câble abdominal, donner une inflammation locale qui peut engendrer des infections.
S’il est théoriquement possible pour certains porteurs d’envisager une reprise de l’activité professionnelle, cela reste encore, en pratique, très exceptionnel. Un poste aménagé est le plus souvent nécessaire, à temps partiel, et les patients comme les entreprises ont des appréhensions même pour un travail sédentaire. Le corps médical, voir l'assurance invalidité (AI) doit aussi être impliquée en cas de reprise de l’activité professionnelle.

Sur le plan psychologique
Tout au long de son hospitalisation, le porteur de LVAD est entouré d’un personnel formé et éduqué à l’assistance cardiaque, de personnes qui « savent faire ». Il a donc le « droit » de se tromper dans la manipulation du dispositif. A domicile, il est seul responsable. C’est pourquoi l’éducation de la famille proche (quand c’est possible) est impérative.
Au cours des premiers mois, les relations sociales sont parfois difficiles à entretenir. Il faut penser à la gestion des batteries et il est indispensable de toujours se déplacer avec du matériel de secours. L’image corporelle est dégradée. Les relations intimes sont donc possiblement plus compliquées. Les patients jeunes ont plus de difficulté dans cette situation, ils mettent souvent tout en œuvre pour y remédier et se reconstruire psychologiquement plus rapidement. Au bout de quelques mois, les choses se simplifient souvent. Tous les changements de la vie quotidienne sont progressivement devenus des habitudes de vie. La gestion du matériel, la réfection des pansements, la prise d’anticoagulants sont intégrés dans l’organisation de la journée et ne présentent plus de difficultés. Les patients conduisent à nouveau, le schéma corporel ne gêne plus autant les relations sexuelles, certains peuvent même recommencer à travailler, ce qui augmente leur autonomie et donc leur qualité de vie. Certains patients ayant été implantés en attente de greffe ont tellement bien adopté leur machine qu’ils ne veulent plus être transplantés.

En conclusion, les dispositifs d'assistance ventriculaire, en attente ou en alternative à la greffe cardiaque permettent d’assurer la survie du patient avec une qualité de vie correcte. Pour cela, il est nécessaire d’avoir dans les hôpitaux concernés, un programme d’éducation thérapeutique que le patient s’engage à suivre et qui soit commun à tous mais qui puisse s’adapter à chacun en fonction de ses difficultés d’apprentissage. Quelle que soit la situation rencontrée, les équipes médicales et paramédicales doivent être à l’écoute du patient et de son entourage et apportent leur aide.

Adaptation: CŒUR VAILLANT.ch
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